Comment le chant, la lecture et l’écriture m’ont aidée à traverser les tempêtes...
Comme tout à chacun, j’ai connu des moments difficiles et j’en connaîtrais certainement encore. La vie n’est pas un long fleuve lisse et tranquille et si elle l’est pour certains, alors tant mieux pour celles et ceux qui la vivent. J’ai, comme beaucoup, connu des épisodes complexes dans mon enfance et mon adolescence et pendant ces tempêtes, trois choses m’ont aidée à « survivre » : chanter, lire et écrire.
J’ai toujours chanté. Quand j’y repense, je souris avec tendresse. La musique et le chant m’ont offert une bouffée d’air incroyable. Ils m’ont permis d’exprimer des émotions blotties tout au fond de moi sans que je le sache vraiment. Tout ce que je savais, c'est que cela me faisait du bien, je ressentais que c'était vital pour moi, non négociable, comme respirer. Puis, un jour, j'ai décidé d’en faire mon métier. À ce moment-là, je crois que j’ai commencé à prendre ma place dans le monde tout simplement.
Bien entendu, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il m’a fallu des années, d’autres tempêtes et une thérapie pour comprendre le rôle que le chant avait joué dans l’histoire de ma vie ainsi que les impacts des traumas vécus sur ma voix et mon corps instrument.
Aujourd’hui, j’en ressors quelque peu apaisée par rapport à ce passé, grandie, même si il restera toujours des petites choses à débusquer et à nettoyer pour abandonner d'autres baluchons au bord du chemin. Mais j'ai tout le reste de ma vie et des suivantes pour ça.
Enfant, je passais des heures enfermée dans ma chambre. Quand je ne chantais pas, je lisais. J’empilais les livres. Ma mère nous a toujours dit : « Avec un livre on n’est jamais seule ! ». Je confirme. C’est peut-être pour cette raison que j’en ai des piles chez moi.
Un jour, vers l’âge de 8 ou 10 ans, ma bibliothèque s’est écroulée du mur. Plus tard, j’ai fait ployer quelques meubles sous le poids de mes bouquins…
Lire c’était m’évader d’un environnement morose, découvrir d’autres univers, d’autres histoires, m’échapper vers l’ailleurs… Histoires d’amour, intrigues policières, romans d’aventure, auteurs classiques ou contemporains … J’ai l’impression d’avoir beaucoup lu mais pourtant si peu en comparaison à d’autres. Lire m'a offert l'évasion et la découverte d'un ailleurs.
Je me revois assise à la table de la cuisine, Maman me dictant des mots que j’écrivais sur une feuille pendant qu’elle cuisinait. J'allais chez mes grands-parents et je demandais une feuille et un stylo pour écrire. Où j’allais, j’écrivais.
Ce sont mes plus lointains souvenirs liés à l’écriture.
Je me souviens de mon premier carnet, bleu ciel avec un Snoopy et la tranche dorée (un petit agenda que je possède toujours), de mon premier journal avec un cadenas et de tous les carnets qui suivront, des stylos parfumés aux couleurs pastels ou exotiques… Ceux où je notais mes émotions, mes tristesses, mes déceptions… mes premières amours aussi.
J’ai écrit des confidences, des poèmes, des textes de chansons, des histoires pour enfants. Beaucoup de ces écrits ont disparu entre déménagements et envies subites de « faire le vide ». Il y a quelques années, j’ai brulé mes anciens carnets aux pages noircies de chagrins d’amour car je ne souhaitais pas garder de traces écrites de moments douloureux. Ils étaient mes souvenirs et je ne souhaitaient pas que mes proches puissent un jour tomber dessus… Je collectionne depuis mon adolescence carnets, stylos, crayons... Lorsque je voyage, je visite les librairies et papeteries à la recherche du stylo qui écrira mieux que le précédent ou du carnet digne de recevoir mes futures confidence et visualisations...
Aujourd’hui encore, ces trois activités me « sauvent la vie ». Elles me permettent de « maintenir » mon équilibre émotionnel. Adolescente, j’y ai ajouté de la créativité avec le dessin (mes gribouillages).
Pour être dans le moment présent et ne pas laisser mon esprit et mon coeur s’emballer quand de nouvelles tempêtes arrivent, je gribouille, je peins. Lorsque je trouve le monde trop triste, je lui mets des couleurs. Je sors mes palettes, mes flacons, mes crayons, mes craies et je laisse mes mains faire, je lâche prise. J’adore l’aquarelle pour ça, pour le lâcher-prise qu’elle m’apporte.
Je partage très peu de cet univers créatif. Il fait partie de mon jardin secret. Sa porte ne s’entrouvre que légèrement à autrui lors de stages où je mêle aquarelle et intuition notamment. Ce sont mes moments à moi, tout simplement.
J'ai fait du chant mon premier métier, puis je me suis formée à l'écriture-thérapie.
Peut-être qu’un jour, j’aurai la joie de vous accompagner en individuel ou pendant un stage, un atelier. Qui sait ?
En attendant, je m’en vais retrouver l'été et vous souhaite une belle et joyeuse journée, pleine de créativité, de douceur et de couleurs.
Olivia
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